LES HEPATITES EN CHIFFRES
L’OMS estime qu’en 2016, dans le monde, 7 134 personnes sont décédées d’une hépatite A (fulminante) soit 0,5 % de la mortalité due aux hépatites virales.
La vaccination contre le virus de l’hépatite A ainsi que des bonnes conditions d’hygiène et une attention à la sécurité alimentaire représentent les mesures préventives plus efficaces.
On distingue traditionnellement 3 zones géographiques d’endémie :
- Zones à forte endémie : Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où les conditions sanitaires et les pratiques en matière d’hygiène sont insatisfaisantes, l’infection est courante et la plupart des enfants (90 %) sont infectés par le VHA avant l’âge de 10 ans, le plus souvent de manière asymptomatique. Dans cette zone l’infection ne se présente pas sous forme d’épidémie puisque la plupart des adultes et des adolescents sont immunisés.
- Zone a endémie moyenne : Dans les pays à revenu intermédiaire et dans les régions où les conditions sanitaires sont variables, il est fréquent que les enfants échappent à l’infection pendant leur petite enfance et atteignent l’âge adulte sans être immunisés. Dans ces pays l’infection se manifeste principalement chez les adultes et des épidémie importantes peuvent se vérifier.
- Zone à faible endémie : Dans les pays à revenu élevé où les conditions sanitaires et d’hygiène sont bonnes, les taux d’infection sont bas. La maladie peut survenir chez des adolescents et des adultes appartenant à des groupes à haut risque, comme les usagers de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les voyageurs se rendant dans des zones de forte endémicité et les membres de populations isolées (communautés religieuses fermées, par exemple).
Hépatite A en France
En France, l’hépatite A est une maladie à déclaration obligatoire (DO) depuis 2005. Santé publique France surveille l’évolution épidémiologique de l’hépatite A et publie chaque année les données issues de cette surveillance.
En moyenne :
- 1200 cas sont déclarés chaque année depuis 2006
- 411 et 423 cas en 2020 et 2021 àune diminution depuis le début de l’épidémie COVID19*
- 40% des cas sont issus des pays à plus forte endémie (voyages à l’étranger)
Nombre de cas et taux de déclaration annuel pour 100 000 habitants, DO d’hépatite aigue A, France entière, 2006 – 2021
Source : Santé Publique France
La majorité des cas était déclarée en métropole et notamment en Ile-de-France mais le plus fort taux de déclaration était observé dans le département ultra-marin de Mayotte (23,9/100 000 habitants en 2021).
Sur le reste du territoire, les taux de déclaration étaient compris entre 0 (dans 22 départements où aucun cas n’a été déclaré en 2021) et 2,1/100 000 habitants (Cantal).
*Le faible niveau d’incidence de 2021 était, comme en 2020, lié notamment à :
- Une proportion plus faible de cas en lien avec un voyage à l’étranger par rapport aux années précédant la pandémie (28 % en 2021, 21 % en 2020 et 39 % entre 2006 et 2019) et ce malgré les moindres restrictions de déplacement internationaux lors de l’année 2021.
- Une meilleure hygiène des mains et les mesures de distanciation sociale promues dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, qui pourraient avoir contribué à une plus faible circulation du virus de l’hépatite A.
L’OMS estime qu’en 2019 dans le monde :
- 296 millions de personnes vivent avec une hépatite B chronique,
- 1,5 million de nouvelles infections chaque année,
- 820 000 décès, principalement par cirrhose ou par carcinome hépatocellulaire (c’est-à-dire par un cancer primitif du foie), liés à l’Hépatite B.
80-90% des enfant infectés avant l’âge d’un an développent une forme chronique tandis que plus de 90% des adultes guérissent spontanément dans les 6 mois qui suivent l’infection.
La charge d’infection par le VHB est la plus élevée dans la Région du Pacifique occidental et la Région africaine, où respectivement 116 millions et 81 millions de personnes sont infectées de façon chronique. On compte 60 millions de personnes infectées dans la Région de la Méditerranée orientale, 18 millions dans la Région de l’Asie du Sud-Est, 14 millions dans la Région européenne et 5 millions dans la Région des Amériques.
Hépatite B : Facteurs de risque
Selon le rapport de l’ECDC, tableau ci-dessous issu du « Hepatitis B Annual Epidemiological Report for 2021 », les principaux facteurs de risque sont l’exposition sexuelle et la transmission mère-enfant qui concerne presqu’exclusivement les personnes migrantes nées hors UE.
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À l’échelle mondiale, l’OMS estime pour 2019 que :
- 58 millions d’individus sont porteurs chroniques du virus de l’hépatite C,
- 1,5 million environ de nouvelles infections surviennent chaque année.
- 290 000 personnes sont mortes d’une hépatite C, le plus souvent des suites d’une cirrhose ou d’un carcinome hépatocellulaire (cancer primitif du foie).
Des médicaments antiviraux permettent de guérir plus de 95 % des personnes infectées par le virus de l’hépatite C, mais l’accès au diagnostic et au traitement est limité.
Il n’existe pas actuellement de vaccin efficace contre l’hépatite C
Hépatite C : Facteurs de risque
Selon le rapport de l’ECDC, tableau ci-dessous issu du « Hepatitis C – Annual Epidemiological Report for 2021 » le facteur principal de contamination est le partage de matériel d’injection de drogue et en moindre mesure les rapports sexuels entre hommes.
Hépatites B et C
L’OMS estime qu’en 2020, 325 millions de personnes vivent avec une infection chronique d’hépatite B ou C.
Hépatites B et C en France
La France possède des bases de données concernant l’activité de dépistage ou la prise en charge des hépatites virales, mais pas sur les résultats des tests de dépistage.
Seule l’hépatite B aigue est soumise à la déclaration obligatoire (mais son exhaustivité est estimée à 27% par l’enquête Labohep de 2016). Malgré le bas taux d’exhaustivité, la tendance à la baisse des nouveaux cas d’hépatite B aigüe est très significative :
Source : Santé Publique France
N’ayant pas de données officielles sur lesquelles s’appuyer, l’estimation de la prévalence des hépatites chroniques est donc faite sur la base d’enquêtes téléphoniques périodiques, lors des éditions du Baromètre de Santé, qui permettent de choisir un échantillon de personnes qui réalisent des autotests à domicile.
Les résultats de ces enquêtes estiment le nombre de porteurs chronique et le taux de prévalence dans la population. En attendant les résultats de la dernière édition, nous vous présentons ceux de la dernière enquête de 2016.
Enquête BAROTEST 2016 | Porteurs.euses chroniques | Taux de prévalence |
VHB | Environ 135 000 | 0,3% |
VHC | Environ 133 000 | 0,3% |
Le virus de l’hépatite Delta (VHD) a besoin de celui de l’hépatite B (VHB) pour pouvoir se répliquer. Selon les estimations d’une étude menée en collaboration avec l’OMS et publiée dans le Journal of Hepatology en 2020, le VHD toucherait, au niveau mondial, près de 5 % des personnes présentant une infection chronique par le VHB, chez lesquelles la co-infection par le VHD expliquerait environ 1 cas sur 5 de maladie hépatique et de cancer du foie.
L’étude recense plusieurs zones géographiques à forte prévalence d’infection par le VHD, dont la Mongolie, la République de Moldova et différents pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.
La vaccination contre l’hépatite B est la meilleure méthode de prévention de l’infection par le VHD.
L’OMS estime que chaque année dans le monde se produisent :
- 20 millions d’infections par le VHE,
- Entraînant 3,3 millions de cas symptomatiques d’hépatite E,
- Et environ 44 000 décès en 2015.
Un vaccin permettant de prévenir l’hépatite E a été mis au point et homologué en Chine, mais il n’est pas encore disponible ailleurs.
On rencontre l’infection par le VHE partout dans le monde. La maladie est courante dans les pays à revenu faible ou intermédiaire n’ayant qu’un accès limité aux services essentiels d’approvisionnement en eau, d’assainissement, d’hygiène et de santé. Dans ces zones, la maladie se manifeste sous forme de flambées épidémiques (contaminations des eaux, urgences humanitaires) et de cas sporadiques (plutôt d’origine animale) en fonction des génotypes et de leurs habitats naturels.